Les psychologues recommandent de ne jamais dire ces 5 phrases à vos enfants
Les psychologues recommandent de ne jamais dire ces 5 phrases à vos enfants
Éduquer son enfant, ce n’est pas simplement lui apprendre à lire, à manger proprement ou à dire bonjour. C’est aussi – et surtout – lui transmettre une manière d’exister, de se percevoir et de comprendre le monde qui l’entoure. Et cela passe bien plus souvent par nos mots que nous ne le pensons. Car oui, l’éducation est un art subtil, fait de gestes quotidiens, de décisions parfois difficiles, d’exemples silencieux… mais aussi de paroles. De ces petites phrases qui nous échappent, parfois sans y prêter attention, et qui pourtant laissent une empreinte durable dans le cœur de l’enfant.
Vous aimerez aussi lire : 5 signes qui montrent que vous êtes un parent immature et comment y remédier
Les mots que nous utilisons ont un pouvoir immense. Ils peuvent encourager, apaiser, guider, rassurer. Mais ils peuvent aussi blesser, insécuriser, étouffer ou limiter. Une remarque dite sur un ton agacé, une critique jetée à la volée, une phrase anodine répétée jour après jour… et l’enfant, avec sa sensibilité encore brute, l’interprète, l’intègre, en fait une vérité sur lui-même. Ce sont souvent ces paroles qui, des années plus tard, résonnent encore dans les pensées d’un adulte devenu méfiant, timide ou anxieux.
Aujourd’hui, de nombreux psychologues attirent l’attention sur ce phénomène : la manière dont on parle à nos enfants façonne, en profondeur, leur développement émotionnel. Une communication bienveillante, respectueuse et consciente peut nourrir la confiance en soi, l’autonomie et la sérénité. À l’inverse, certains mots, pourtant banals ou répandus, peuvent freiner leur épanouissement ou nuire à leur équilibre intérieur.
Cet article n’a pas pour but de juger ou de culpabiliser les parents. Nous faisons tous, à un moment ou à un autre, des erreurs de langage. Ce que nous vous proposons ici, c’est un moment de recul, une prise de conscience bienveillante. Un espace pour mieux comprendre l’impact de certains mots et découvrir des alternatives plus constructives.
Nous allons donc explorer ensemble cinq phrases que les psychologues recommandent d’éviter de dire aux enfants, en expliquant pourquoi elles peuvent être néfastes et surtout, comment les remplacer pour accompagner nos enfants dans un climat de confiance, de respect et de croissance. Parce que des mots bien choisis aujourd’hui peuvent changer toute une vie demain.
1. “C’est facile, pourquoi tu n’y arrives pas ?”Une phrase qui minimise l’effort et invite à la comparaison
Sur le moment, cette phrase peut sembler anodine, voire motivante. Pourtant, elle véhicule un message lourd : “tu es incapable de faire quelque chose que tout le monde réussit facilement”. En la prononçant, on pense stimuler ou provoquer une réaction, mais ce qu’on génère le plus souvent, c’est un sentiment d’échec et de honte.
Chaque enfant a son propre rythme. Ce qui est “facile” pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre. En sous-estimant la difficulté ressentie par l’enfant, on dévalorise son expérience et ses efforts. On l’amène à se comparer aux autres, à se croire “moins bon” ou “moins intelligent”. Cela crée une forme d’anxiété liée à la performance, qui peut s’installer durablement.
Encourager les efforts au lieu de juger les résultats est une manière beaucoup plus saine de motiver un enfant.
2. “Arrête de pleurer pour rien”Une invalidation des émotions
Les larmes d’un enfant peuvent être gênantes, bruyantes, parfois déconcertantes. Mais elles sont rarement “pour rien”. Derrière chaque pleur se cache une émotion authentique : tristesse, frustration, peur, fatigue... Dire à un enfant qu’il pleure “pour rien”, c’est nier ce qu’il ressent. C’est comme si on lui disait : “ton émotion n’a pas de valeur” ou “ce que tu ressens ne compte pas”.
Cette phrase peut conduire à un phénomène bien connu des psychologues : l’inhibition émotionnelle. L’enfant apprend peu à peu à cacher ses émotions, à ne plus les exprimer, à croire qu’il est “trop sensible” ou “ridicule”. Or, l’apprentissage émotionnel passe justement par l’expression et l’accueil de ces émotions.
Un enfant qui se sent écouté et compris apprendra à réguler ses émotions plus efficacement que celui à qui on demande de les taire.
Vous aimerez aussi lire : Voici l’heure idéale à laquelle un enfant doit se coucher selon son âge
3. “Tu es méchant !”L’étiquette blessante
Cette phrase peut surgir dans un moment de colère, surtout lorsque l’enfant vient de faire quelque chose de répréhensible. Mais en utilisant des mots comme “méchant”, on ne décrit pas un comportement, on juge une personne. L’enfant, surtout en bas âge, ne fait pas encore bien la différence entre ce qu’il fait et ce qu’il est. Dire “tu es méchant” revient à poser une étiquette difficile à décoller.
À force de l’entendre, un enfant peut finir par intégrer cette image négative de lui-même : “je suis méchant, donc je me comporte comme tel.” C’est un cercle vicieux qui ne fait qu’aggraver les comportements que l’on cherchait à corriger au départ.
L’enfant comprend ainsi que ce sont ses actes qui posent problème, pas lui en tant que personne. Cela lui permet de se remettre en question sans se sentir rejeté.
4. “Si tu continues, je vais partir sans toi”Une menace anxiogène
Cette menace est très courante, souvent utilisée dans les lieux publics pour faire obéir un enfant rapidement. Mais elle touche un point sensible chez lui : la peur d’abandon. Menacer de partir sans lui, même sur le ton de la plaisanterie, peut provoquer une angoisse réelle et durable. L’enfant n’a pas encore la capacité cognitive de comprendre qu’il s’agit d’une figure de style ou d’un moyen de pression.
Cette menace peut créer une insécurité affective, un sentiment que l’amour parental est conditionnel. Elle peut aussi renforcer un comportement de dépendance ou au contraire générer de l’opposition, car l’enfant n’a plus confiance.
Proposer un choix ou expliquer calmement la situation permet de désamorcer la crise sans recourir à la menace.
5. “Tu me déçois”Une phrase qui abîme la relation
Quand un enfant fait une erreur, reçoit une mauvaise note ou se comporte mal, il sait souvent qu’il n’a pas agi comme il aurait dû. Lui dire qu’il nous déçoit ajoute une couche de culpabilité qui peut être extrêmement pesante. Il ne s’agit plus de corriger un comportement, mais d’exprimer une désapprobation sur le lien affectif lui-même.
Cette phrase peut provoquer un repli sur soi, un sentiment de honte ou un besoin excessif de plaire pour regagner l’amour parental. Dans les cas les plus extrêmes, elle peut même altérer la construction de l’estime de soi.
Exprimer son émotion de manière authentique, sans rejeter l’enfant lui-même, permet de maintenir un climat de confiance et de progression.
Pourquoi ces phrases font-elles tant de mal ?
Ces phrases sont souvent prononcées sans malveillance. Par automatisme. Par fatigue. Par réflexe hérité de notre propre enfance. Pourtant, leur impact est bien réel. Elles créent des croyances limitantes, des blessures émotionnelles, parfois même des traumatismes silencieux.
Les enfants construisent leur image d’eux-mêmes à travers les regards et les paroles de leurs figures d’attachement. Un mot blessant répété devient une voix intérieure. À l’âge adulte, beaucoup de personnes continuent d’entendre cette petite phrase, tapie dans un coin de leur mémoire : “tu es nul”, “tu ne fais jamais rien comme il faut”, “tu ne vaux rien”.
Éduquer sans blesser, ce n’est pas être un parent parfait. C’est apprendre à formuler autrement ce que l’on ressent. C’est transformer une critique en observation. C’est poser des limites sans humiliations. C’est faire de l’amour un socle constant, même dans les moments de tension.
Vous aimerez aussi lire : 9 Raisons pour Lesquelles une Grand-Mère Ne Doit Pas Agir Comme une Maman auprès des Enfants
Comment adopter une communication bienveillante au quotidien ?
Adopter une parole bienveillante ne signifie pas céder à tous les caprices ou renoncer à toute forme d’autorité. Bien au contraire. Une autorité fondée sur le respect mutuel, la confiance et l’écoute est bien plus solide qu’une autorité imposée par la peur ou les cris. Les enfants ont besoin de repères, mais aussi de se sentir compris, considérés et en sécurité. La communication bienveillante est un outil précieux pour construire ce cadre.
Voici quelques pistes concrètes pour l’appliquer au quotidien :
L’éducation est un chemin exigeant, parfois sinueux, souvent plein de doutes. C’est une aventure humaine avant tout, faite d’essais, d’erreurs, de remises en question et de gestes d’amour. Aucun parent n’a la parole toujours juste, aucun éducateur ne détient toutes les réponses. Et heureusement. Car ce n’est pas la perfection qui fait de nous de bons guides, mais notre capacité à écouter, à nous remettre en question, à évoluer en même temps que nos enfants grandissent.
Ce qui compte profondément, ce n’est pas d’éviter à tout prix les faux pas, mais de rester attentif à l’impact de nos paroles. De comprendre que chaque mot prononcé laisse une trace, qu’il sème quelque chose dans le cœur de l’enfant. Est-ce une graine de doute ou une graine de confiance ? Une étincelle de peur ou un souffle de sécurité ? Nous avons, chaque jour, à travers nos mots, le pouvoir de nourrir un terrain fertile à l’épanouissement, ou au contraire d’ériger des murs invisibles.
Les cinq phrases que nous avons abordées ici ne sont pas des interdictions rigides, mais des invitations à la conscience. À choisir nos mots avec plus de douceur, plus de justesse. À nous demander, dans le tumulte du quotidien : “Et si je disais les choses autrement ? Et si mes paroles devenaient des tremplins plutôt que des barrières ?”
Si cet article vous a touché, inspiré ou simplement donné matière à réflexion, n’hésitez pas à le partager autour de vous. Peut-être qu’il fera écho chez d’autres parents, d’autres éducateurs, d’autres grands-parents. Vous pouvez aussi nous laisser un commentaire pour raconter votre expérience, vos difficultés, vos prises de conscience. Car c’est ensemble, dans le dialogue et l’échange, que nous pouvons faire évoluer nos pratiques, enrichir notre regard et grandir, nous aussi, en tant qu’adultes accompagnants.
Et si ce sujet vous a intéressé, nous vous invitons à découvrir nos autres articles sur la parentalité bienveillante, la psychologie de l’enfant, la gestion des émotions ou encore les astuces pour renforcer les liens familiaux. Chaque lecture peut être une nouvelle porte ouverte vers une relation plus apaisée et plus harmonieuse avec vos enfants.
Merci de nous avoir lus, et à très bientôt pour de nouvelles pistes de réflexion.
Commentaires
Enregistrer un commentaire